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Deux enseignants relâchés après avoir coupé les doigts d’un enfant
01-05-2007
Placés en détention provisoire pour avoir coupé trois doigts à un enfant qui s'était introduit dans leur domicile, deux enseignants ont été finalement relâchés.
Deux professeurs d’anglais ont été relâchés le 28 avril après avoir été placés en détention provisoire plus d’un mois pour avoir battu et coupé trois doigts à un enfant pauvre qui s’était introduit dans leur domicile, près du marché de Tuol Kok, dans l’intention de voler quelques objets.
“Au début, les professeurs ont proposé 3 000 dollars à la famille de la victime pour la dédommager, mais elle n’a pas accepté, elle voulait que cette affaire soit résolue par la justice. Mais soudainement, la famille a changé d’avis, on ne sait pas pourquoi”, explique Chan Saveth, d’Adhoc.
Avocat de la Licadho, Hang Sunrith, précise : “Il s’agit de torture, donc d’une affaire pénale. Or régler une affaire engagée en pénal par un dédommagement est contraire à la procédure pénale. C’est le rôle du procureur de servir l’intérêt de l’Etat et de mener à terme la procédure judiciaire”.
Chan Saveth rappelle qu’après la relâche des professeurs, le procureur avait 24 heures pour faire appel de la décision du juge d’instruction et ne l’a pas fait. “Nous aurions souhaité que cette affaire en pénal se poursuive jusqu’au bout. Le procureur a bien constaté les actes de violence des professeurs.” Ces derniers, désormais libérés et exempts de toute poursuite, peuvent donc continuer à enseigner.
Rappelant qu’un tel cas de recours à la violence grave par des professeurs est très rare dans le royaume, Rong Chhun, président de l’Association indépendante des enseignants du Cambodge, estime également que le règlement à l’amiable entre la victime et les professeurs ne devrait pas sonner le glas des poursuites pénales. “Cet enfant a voulu voler, c’est une faute bien sûr, mais cela ne justifie en aucun cas une telle violence. Ces professeurs ont violé les droits des enfants”, commente-t-il. Son association ne peut intervenir à l’encontre des professeurs que si la victime dépose une plainte auprès d’elle, ce qu’elle n’a pas encore fait, précise-t-il.